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Crosslux s’apprête à reprendre les actifs de Nexcis

Crosslux s’apprête à reprendre les actifs de Nexcis

La survie de Nexcis se joue en ce moment, et Crosslux tient la barre. Parallèlement à une levée de fonds (voir notre article) qui pourrait dépasser ses espérances, le spécialiste du vitrage photovoltaïque s’apprête en effet à reprendre les actifs technologiques et le procédé PV CIGS ainsi que près de la moitié des employés de Nexcis après le dépôt d’un dossier dans ce but à la mi-juillet (voir notre article). « Nous avons le soutien des employés de Nexcis et nous sommes confiants pour une finalisation en septembre. Cette reprise nous fera gagner deux ans sur notre planning d’industrialisation », nous a confié Marc Ricci, co-fondateur de Crosslux avec Pierre-Yves Thoulon en 2011.

Crosslux-210815« Si notre offre aboutit, une partie de la levée de fonds actuelle qui devrait approcher voire dépasser les 2,5 millions d’euros sera réattribuée pour financer la reprise et assurer la suite », souligne Marc Ricci. Apparemment Crosslux aurait souhaité travailler avec Nexcis depuis ses débuts pour avancer plus vite sur la partie photovoltaïque. Mais les deux sociétés ont fini par développer une technologie de vitrage PV en propre. Et c’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle il existe aujourd’hui une vraie complémentarité entre les deux sociétés. Le procédé de fabrication d’un vitrage PV consiste à déposer des couches minces (Cuivre-Indium-Gallium-Sélénium/Soufre) directement sur du verre. En façade, donc en vertical, ce vitrage PV afficherait en principe une performance supérieure à celle des modules classiques en silicium. Il en va de même en cas d’ombrage partiel. En technologie CIGS, la performance s’établit aujourd’hui autour de 120 à 130 W/m2 en opacité totale. Mais dans le cadre d’un vitrage PV, chaque verre pourra être traité différemment, avec un degré de transparence au choix de l’architecte, en privilégiant soit l’apport énergétique soit la qualité lumineuse, soit en choisissant le compromis approprié après modélisation, le but ultime étant de contribuer à créer des bâtiments à énergie positive.

Crosslux a commencé à développer le concept avec les laboratoires de l’IMN (Nantes), du CNRS et du CEA-Liten, puis a mis au point des équipements en tout ou partie pour certaines étapes cruciales du procédé en auto-financement à partir de 2016, avec un cofinancement public par la BPI, puis de monter lentement en puissance.

Une complémentarité technologie-marchés

Créé en 2009, Nexcis a aujourd’hui six ans d’existence mais n’a jamais commercialisé de produits, son rôle consistant essentiellement à effectuer de la recherche et à peaufiner une technologie et/ou une solution. « Aujourd’hui, le produit est abouti et quasiment industrialisable. Nexcis apporte ses compétences, un personnel déjà formé et aussi la performance avec un rendement potentiel de 14%. De notre côté, nous avons visé l’esthétique avec un produit design, adapté à des installations intégrées au bâtiment dans le tertiaire avec la fonction PV comme un plus, une source d’énergie destinée à l’autoconsommation, sans impacter l’aspect architectural. Avec la reprise de Nexcis, nous pourrions nous concentrer d’emblée sur la production, et sortir rapidement des plaques de vitrage PV, peut-être dès le mois de novembre », estime Marc Ricci qui compare volontiers Nexcis à Avancis*. Les dirigeants de Crosslux ont en outre aussi étudié les marchés et les applications. Quelques chantiers potentiels sont d’ores et déjà à l’étude. L’un d’entre eux est situé à Shanghai, et représenterait plusieurs centaines de m2 de vitrage PV. Ce projet pourrait démarrer dès février 2016 avec un verrier local sur la base de l’offre combinée Crosslux-Nexcis. Dans l’intervalle, Crosslux devrait équiper de son vitrage PV des bâtiments de chantiers de Bouygues Construction aux Batignolles dès le mois prochain.

* Cet autre acteur de la technologie PV CIGS avait été créé en Allemagne avec le soutien de Saint-Gobain, mais a dû cesser ses activités il y a deux ans. L’an dernier, les actifs ont été repris par CNBM, un groupe chinois de la construction et du bâtiment, avec un plan de développement à l’appui.

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