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8e édition de l’UAPV : « L’autoconsommation est là, bien là, rapide et vertueuse »

8e édition de l’UAPV : « L’autoconsommation est là, bien là, rapide et vertueuse »

La huitième édition de l’Université de l’autoconsommation photovoltaïque, organisée par le syndicat professionnel Enerplan à Paris le 1er octobre dernier, a permis tout d’abord d’actualiser l’état des lieux et de montrer sa vitalité, n’en déplaise aux tenants de l’EnR bashing.

Enerplan a précisé que l’autoconsommation individuelle représentait à fin juin 770 000 installations en France dont 19 000 avec stockage. Cela représente 4,7 GW de puissance raccordée. En un an, l’autoconsommation individuelle a ainsi progressé de 40% en nombre d’installations et de 56% en puissance raccordées (ces données ne tiennent pas compte des systèmes plug & play). Quant à l’autoconsommation collective, il y a un frémissement. L’’ACC a démarré en 2022, avec aujourd’hui une vraie dynamique. Le nombre d’opérations a doublé chaque année depuis 2022. Depuis fin août 2024, on est à 146% de croissance en nombre d’opérations et davantage en puissance. Actuellement, l’ACC compte 1343 opérations en gestion, 14521 participants, pour une puissance totale de 190,4 MW de puissance totale installée. Plus de 50% des opérations sont portées par des collectivités territoriales.

« Nos métiers ont remporté des victoires économiques, démocratiques et sociales. Quelle autre énergie que le solaire en autoconsommation résidentielle propose aujourd’hui de l’électricité à 40€ le MWh pour le réseau », s’est interrogée Laetitia Brottier, vice-présidente d’Enerplan et co-fondatrice de Dualsun, rappelant que la filière solaire a multiplié par quatre son effectif en trois ans pour atteindre 60 000 emplois et a ajouté 14 milliards d’euros au PIB de la France.

Pour sa part, le député Jean-Luc Fugit, président du Conseil supérieur de l’énergie, a rappelé devant un auditoire d’avance conquis, combien l’EnR bashing actuel était insupportable quand on sait que la France dépense chaque jour 180 M€ pour ses importations d’énergies fossiles. La vrai question est comment on accompagne l’engagement de nos concitoyens envers les EnR et non pas simplement l’acceptabilité qui, elle, est déjà acquise, s’est-il interrogé.

Pour Laurent Kueny, directeur de l’énergie (DGEC) la réglementation devra accompagner la maximisation de l’autoconsommation, en évoluant petit à petit au fur et à mesure de l’essor de ce segment vertueux. « On veut favoriser la consommation des électrons quand ils sont produits ».

Pour Christophe Gros, directeur du pôle Transition énergétique d’Enedis, l’enjeu du passage à l’échelle de l’autoconsommation a été accompli, il faut désormais tenir la dynamique. Et de rappeler que le déploiement des compteurs Linky, maillon essentiel pour le traitement des données, a rendu possible l’essor de l’autoconsommation résidentielle et collective. Certes, la production solaire répartie nécessite davantage de réseau. Et pour rendre les investissements nécessaires dans le réseau plus sobres, il convient que le consommateur déplace ses usages. Par le déplacement d’une partie des heures creuses entre 11 et 16 heures dans la journée, il faudra inciter le client à consommer davantage le midi, au moment du pic de production du solaire.

Déplacer la consommation pour la rapprocher des pics de production

 

Dans une autre table-ronde, Yannick Jacquemart, directeur Transformation de l’Exploitation du Système électrique et Intégration des Flexibilités chez RTE, a également insisté sur la nécessité de déplacer la consommation pour la rapprocher des pics de production, un moyen moins onéreux que le déploiement massif du stockage (même si l’usage des batteries est important). La baisse de la consommation électrique depuis 2020 et l’augmentation concomitante des EnR a conduit l’augmentation du phénomène de marché des prix négatifs. Mais l’électrification des usages et le décalage de la consommation constituent le remède. « Vous devez passer de développeurs de projet à producteurs d’électricité de plain-pied », a insisté le dirigeant de RTE. Cela passe par une évolution des compétences des équipes, une évolution du rôle des syndicats professionnels pour accompagner cette transition nécessaire. Mais les solutions sont là, à la fois techniques, économiques, logicielles, etc. « Les EnR passent de l’adolescence à l’âge adulte, ce qui implique des responsabilités », a-t-il déclaré pour illustrer l’enjeu de la flexibilité, reprenant le discours de Xavier Piechaczyk, président de RTE (voir article dan cette édition).

 

Reprenant la balle au bond, Amaury Korniloff, vice-président d’Enerplan en charge de la flexibilité-stockage et investisseur chez ZE Energy, a acquiescé le passage nécessaire du rôle de développeur à celui d’énergéticien. Le vrai sujet des heures négatives, c’est les prix bas. Il faut différentier la valeur créée par l’entreprise du coût de production moyen (LCOE). Aux périodes de prix négatifs, c’est le prix capturé qui est mauvais, alors que le coût de production lui est très faible. « Pour créer de la valeur, il faut donc augmenter le prix capturé : nos électrons doivent être raffinés en insérant de l’intelligence à tous les niveaux », a martelé Amaury Korniloff. Augmenter cette valeur constitue un véritable défi mais ouvre également un gisement d’opportunités de business aux entreprises.

 

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