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Propulsion photonique : Gama lève 2 millions d’euros pour déployer une voile solaire dans l’espace

Propulsion photonique : Gama lève 2 millions d’euros pour déployer une voile solaire dans l’espace

Gama, une société française du secteur aérospatial, lève 2 millions d’euros avec la BPI, le CNES et plusieurs investisseurs pour déployer une voile solaire et ainsi, changer la donne du transport spatial. Une voile solaire est un vaisseau spatial propulsé par la seule lumière du soleil. Cette nouvelle technologie de propulsion doit permettre d’atteindre des vitesses jamais atteintes et ainsi, ouvrir une voie nouvelle à l’exploration du système solaire.

Ce premier tour de table permettra de financer une mission de démonstration : le déploiement d’une voile solaire de 73,3m2 depuis un satellite lancé à 550 km d’altitude. D’autres missions suivront.

Le concept de voile solaire, l’idée de propulser un engin spatial uniquement grâce à l’action du soleil, se développe dans les années 1970. C’est 50 ans plus tard, en 2020, que Louis de Gouyon Matignon et Thibaud Elziere se rencontrent pour transformer ce concept en une réalité.

« En 1999, il y a plus de 20 ans j’ai fait un mémoire d’école (TIPE) sur les voiles solaires en partenariat avec des chercheurs du CNES. Ce travail m’a permis de découvrir un nouveau monde. Depuis cette passion ne m’a jamais lâchée et je n’avais qu’une obsession, passer de la théorie à la pratique. Je recontacte en 2020 l’U3P (Union pour la Promotion de la Propulsion Photonique) qui me met en contact avec Louis, un jeune entrepreneur épris du même rêve », raconte Thibaud Elziere, co-fondateur de Gama.

Andrew Nutter, passionné de l’espace et investisseur dans de nombreuses entreprises deeptech, rejoint les cofondateurs. Aujourd’hui, Gama compte en plus des trois fondateurs, une équipe d’une dizaine d’ingénieurs qui oeuvrent à développer la voile et le logiciel pour la piloter.

Une technologie révolutionnaire : la propulsion photonique

Les voiles solaires sont basées sur le principe de la propulsion photonique. Cette forme de propulsion utilise la pression produite par les photons lorsqu’ils entrent en contact avec une surface réfléchissante. Cette force est extrêmement faible mais appliquée à de grandes surfaces, elle induit des forces non-négligeables.

« Dans l’espace, sans frottement de l’air, une force continue (même faible) appliquée à un engin permet d’induire une accélération constante et ainsi, augmenter lentement mais de manière continue sa vitesse », développe Jordan Culeux, en charge de la partie technique du projet.

Une voile solaire pourrait théoriquement accélérer à des vitesses jamais atteintes par des objets créés par l’homme. On parle de 10 à 20% de la vitesse de la lumière. Similaire à la navigation maritime, c’est la position de la voile par rapport aux rayons du soleil qui va déterminer la trajectoire de l’engin. Comme avec une voile classique, il est donc possible à la fois de s’éloigner du soleil mais aussi de s’en rapprocher en navigant au près.

Exploration et exploitation de l’espace lointain

Contrairement aux propulsions classiques, notamment chimiques et électriques, qui ont besoin d’embarquer du carburant, la propulsion photonique puise son énergie dans celle du soleil. Les vaisseaux utilisant cette forme de propulsion sont ainsi moins massifs et constamment accélérés grâce à une source d’énergie quasi-infinie. Ils ont la possibilité d’atteindre des cibles plus lointaines et à moindre coût. Ces caractéristiques permettent d’envisager de nouvelles missions commerciales ou scientifiques d’exploration et même d’exploitation du système solaire.

« C’est une technologie naissante et l’on compte sur les doigts d’une main les projets de voile solaire déjà aboutis. Elle suscite l’intérêt des plus grandes agences spatiales et nous avons récemment appris que la NASA et la JAXA (agence spatiale japonaise) planchaient sur des projets similaires », déclare Louis de Gouyon Matignon, co-fondateur de Gama.

2 millions d’euros pour financer la première mission

Gama lève 2 millions d’euros avec la BPI à travers sa poche spatiale en partenariat avec le CNES (Centre National d’Études Spatiales) et des entrepreneurs réputés et investisseurs du spatial comme Nicolas Pinto (Apple), Marie Outtier (Twitter), Possible Ventures, Kima Ventures ou Romain Afflelou (Cosmo Connected). Ce tour de table permettra de financer la première mission de Gama : le déploiement d’une voile solaire de 73,3 m2 à 550 km d’altitude. Cette voile sera déployée depuis un satellite de type CubeSat 6U tiré depuis la Floride en octobre 2022 par un fusée SpaceX.

« Récemment, des entreprises privées prouvent que l’innovation spatiale peut être accélérée et ouvrent ainsi de vastes opportunités commerciales. Nous sommes très heureux d’avoir le soutien de la BPI, du CNES et de Business Angels reputés pour franchir une étape importante. Cette mission sera suivie d’un deuxième tir en 2024 pour tester le déploiement d’une voile plus grande ainsi que le système de navigation embarqué. Dès 2025, Gama lancera une mission pour Venus, se positionnant comme l’un des rares acteurs avec une capacité pour explorer plus loin à moindre coût », promet Andrew Nutter, co-fondateur de Gama.

Gama est une société spatiale française créée par Louis de Gouyon Matignon, Thibaud Elziere et Andrew Nutter. Gama a pour mission de révolutionner le transport spatial en créant une voile solaire. Une voile solaire est un engin spatial propulsé par la lumière du soleil qui permet d’atteindre des vitesses jamais égalée grâce à une accélération constante. Gama envisage d’utiliser cette nouvelle technologie de propulsion pour des missions commerciales et scientifiques d’exploration et d’exploitation du système solaire.

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